Félicité de Lamennais

Félicité de Lamennais est né à Saint Malo en 1782. Son père est un armateur récemment ennobli. Il est élevé par son frère, prêtre, fondateur du collège de Saint-Malo où son cadet enseigne les mathématiques et étudie la théologie. Son premier livre, Réflexions sur l'état de l'Eglise en France pendant le XVIIIè siècle et sur sa situation actuelle, est interdit par la censure impériale, dans une France régie par le concordat napoléonien. Retiré dans sa propriété de La Chénaie, son pamphlet De l'université impériale lui vaut un exil à Guernesey pendant les 100 Jours. De retour, il est ordonné et publie l'Essai sur l'indifférence en matière de religion qui connaît un grand succès. Son ouvrage suivant montre déjà son intérêt pour les rapports de la religion avec le pouvoir : De la religion considérée dans ses rapports avec l'ordre politique. Il fonde la Congrégation Saint Pierre qui se donne pour mission de former un clergé capable de comprendre son époque puis en 1830, le journal L'Avenir dans lequel Lacordaire, Montalembert et lui plaident pour la séparation de l'Eglise et de l'Etat, la liberté de conscience, de presse, d'enseignement et de religion. Ces idées sont inscrites dans la constitution de la Belgique qui accède cette année-là à l'indépendance. Le pape condamne le journal en 1832. Paroles d'un croyant consacre sa rupture avec l'Eglise. Critiqué par ses amis, il diffuse ses idées sociales dans ses livres, tel Le livre du peuple, qui jette les bases de la doctrine sociale de l'Eglise et dans le salon de Marie d'Agout. Député de l'Assemblée Constituante en 1848, il se retire dans sa propriété au coup d'état du 2 décembre. Ses obsèques civiles en 1854 sont l'occasion d'une manifestation populaire réprimée par Napoléon III.