Tahiti 1768 : jeunes filles en pleurs : la face cachée des premiers contacts et la naissance du mythe occidental (1595-1928) - Serge Tcherkézoff

Tahiti 1768 : jeunes filles en pleurs : la face cachée des premiers contacts et la naissance du mythe occidental (1595-1928)

Serge Tcherkézoff

Au vent des îles | février 2005
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Ce que dit l'éditeur

En retournant aux journaux de bord, on entrevoit la face demeurée cachée de ce que furent les premiers contacts entre les Tahitiens et les Européens. Les "femmes" qui vinrent au devant des visiteurs étaient de très jeunes filles ; loin de sourire, elles tremblaient de peur, puis jouaient en pleurant un rôle imposé par les adultes. L'"amour" n'avait rien à faire dans ces scènes. Et les danses présentées n'avaient rien d'érotique. Ce livre restitue ce qui s'est réellement passé sur les rivages de Tahiti. Il reprend aussi tout le dossier des interprétations concernant les postures et la "nudité" dans la danse polynésienne, ainsi que le malentendu occidental sur la place de la "sexualité" dans la culture. Mais comment a-t-on pu se tromper à ce point ? Ce livre retrace aussi l'émergence, puis les influences réciproques des deux inventions, raciale et sexuelle-sexiste, qui ont créé le mythe. L'ancien mot "Polynésie" fut redéfini quand les savants européens voulurent distinguer "deux races" dans le pacifique : "claire" et "noire" (Polynésiens/ "Mélanésiens"). D'autre part, avec la "découverte" de Tahiti (1767-69), les récits des voyageurs inventèrent une société où les jeunes femmes auraient eu pour règle de pratiquer "l'amour libre" et même de le faire "en public". Tout se mêla : les visiteurs furent subjugués parce que ces femmes si "libres" leur parurent "très blanches" de peau. Le discours fut un point de vue masculin centré sur l'Europe, dissertant sur les variétés humaines et les couleurs de peau, mais aussi sur la supposée nature universelle des femmes. La vie publique, chez les aristocrates et chez les imprimeurs de Paris et de Londres, fut une course au sensationnel, à coup de rumeurs et de publications fantaisistes. Surtout la réécriture du journal de bord en un récit officiel "offert au roi" a tout brouillé : les faits quotidiens du séjour des Français à Tahiti, en avril 1768, et du séjour des Anglais un an plus tard ont disparu derrière la présentation imaginaire d'une supposée "coutume" locale. Les récits européens n'ont pas seulement exagéré, ils ont tout déformé. Depuis deux siècles, la vision européenne de la Polynésie "traditionnelle" repose sur une immense méprise.

Résumé

Cet ouvrage revient sur les discours qui ont accompagné la découverte de Tahiti en 1768 : les femmes tahitiennes auraient eu pour coutume de danser nues devant les visiteurs et de s'offrir à eux. Une analyse indique que la réalité était tout autre et que la vision européenne repose sur une méprise du rôle de la nudité dans la danse et de la sexualité dans la culture polynésienne. ©Electre 2024

Caractéristiques

Auteur(s)
Éditeur(s)
Date de parution
22 février 2005
Collection(s)
Culture océanienne
EAN
9782909790299
Nombre de pages
531 pages
Reliure
Relié
Dimensions
15.0 cm x 23.0 cm x 3.5 cm
Poids
880 g