Le sucre et la faim : enquête dans les régions sucrières du Nord-Est brésilien
Robert Linhart
Versailles, Lyon 2ᵉ, Lyon 6ᵉ...
Ce que dit l'éditeurUne amnistie vient d'être promulguée au Brésil et l'ex-gouverneur de l'Etat de Pernambouc, Miguel Arraes, rentre à Récife en septembre 1979 après quinze ans d'exil. A cette occasion, Robert Linhart part enquêter dans les régions sucrières du Nord-Est brésilien: comment les ouvriers agricoles ont-ils vécu ces années de dictature? Où en est le mouvement paysan? Exode des paysans vers les bidonvilles. Progression de la faim avec la monoculture sucrière. Travail des enfants. Vingt-trois ans après sa parution, ce livre reste un témoignage accablant sur la situation de l'époque et par bien des aspects, sur celle d'aujourd'hui. «Mourir de faim avec tous les documents du monde, contrat de travail assurances, fiches de paye. Mourir de faim pour le «modèle exportateur» et les rentrées de devises. A mesure que je recueillais témoignages et données, la faim m'apparaissait avec une terrible netteté comme la matière et le produit d'un dispositif compliqué jusqu'au raffinement. La faim n'était pas une simple absence spectaculaire, presque accidentelle, d'aliments disponibles. Ce n'était pas une faim simple, une faim primitive. C'était une faim élaborée, une faim perfectionnée, une faim en plein essor, en un mot, une faim moderne. Je la voyais progresser par vagues, appelées plans économiques, projets de développement, pôle industriels, mesures d'incitation à l'investissement, mécanisation et modernisation de l'agriculture. Il fallait beaucoup de travail pour produire cette faim-là. De fait, un grand nombre de gens y travaillaient d'arrache-pied. On s'y affairait dans des buildings, des bureaux, des palais et toutes sortes de postes de commandement et de contrôle. Cette faim bourdonnait d'ordres d'achat passés par télex, de lignes de crédit en dollars, marks, francs, yens, d'opérations fiévreuses sur les commodities markets (les Bourses de matières premières, où les spéculateurs vendent, revendent, achètent, rachètent dix, quinze, trente fois le même lot de sucre, de cacao ou de coton avant même qu'il ne soit récolté, faisant chuter ou s'envoler les cours, toujours de façon à concentrer les bénéfices et à déposséder le petit producteur direct), de transactions foncières, d'anticipations, d'astuces et de bons coups. On n'en avait jamais fini d'entrer dans le détail de la production de cette faim.»
(Extrait)
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RésuméA l'occasion d'une enquête dans les régions sucrières du Nord-Est brésilien, l'auteur met en évidence la progression de la faim parmi les ouvriers agricoles et dénonce la responsabilité des banquiers, armateurs, experts, hommes d'affaires et politiciens dans son organisation et son développement. Ce témoignage sur les conditions sociales des paysans dans les années 80 reste encore actuel. ©Electre 2024 |
Caractéristiques Auteur(s) Éditeur(s) Date de parution
7 novembre 2003
Collection(s)
Documents
Rayon
Economie
EAN
9782707303066
Nombre de pages
95
pages
Reliure
Broché
Dimensions
18.0
cm x
12.0
cm x
0.7
cm
Poids
80
g
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