Ajiaco
Jean-Louis Lippert
Versailles, Lyon 2ᵉ, Lyon 6ᵉ...
Ce que dit l'éditeurUn spectre hante la littérature : le spectre de l'aède. Il est le refoulé d'une ère prosaïque interdisant que soit traduit en chant le poème du monde. Sa mélopée depuis la guerre de Troie, dans un miroir sphérique, offre une vision globale dont s'élucident les trompe-l'oeil du dernier demi-siècle. Seuls guidèrent sa descente aux abîmes des songes qui ne se font pas les yeux fermés. Transfuge des deux rives en flagrant délit d'exil où qu'il soit, l'aède Anatole Atlas accomplit ici le plus beau de ses rêves : celui d'un homme qui réinvente l'univers au-delà de la mort. En lui la voix de Lazare s'unit à celle d'Orphée pour actualiser le voyage d'Osiris. Ici la parole s'empare donc d'Eve, d'Eurydice et d'Isis : ange-démon, fée-sorcière, oiseau-serpent des origines dont la transe ne conjure pas tous les sortilèges du dragon quand celui-ci vêt armure d'archange au sommet de la capitale d'Europe. Quelles noces unissent-elles ces forces antagoniques pour emmurer l'humanité dans une géhenne d'images édéniques ? Orpailleur du temps dont les pépites illuminent un livre écrit de siècle en siècle, l'aède nous distille une alchimique sémiologie de la cosmopolis. OEuvre allégorique, parabole pure, sa cosmythologie se veut, contre toutes les formes d'empoisonnement psychique, une hiérophanie de l'image dialectique. Mais, d'avoir épousé tous les espoirs déçus des vaincus de l'Histoire, qui plus que lui doit-il supporter la violence de l'échec ? Jusqu'après la mort il demeure fidèle à cette étoile rouge dont il fut chevalier servant toute sa vie, contre l'unique opinion mondiale. Témoin oculaire de l'avenir non moins que visionnaire du passé, l'aède annonce de longue date aux vivants que le paradis du mythe s'ouvrira dès lors qu'ils habiteront historiquement leur monde. Car la nostalgie de l'unité perdue rejoint l'utopie d'une sphère commune à tous. Ne s'en faut-il pas d'un regard pour que s'évanouisse le cirque des idoles en la fausse lumière projetée par les miradors de la tour Panoptic ? L'aède est un miroir de la révolution qui vient. Mais il nous conte aussi la plus étrange histoire d'amour jamais imaginée dans un roman. Amour, Révolution, Création : ARC faisant jaillir dans une cinquième dimension - celle du rêve et de la mémoire - une flèche vers l'ailleurs qui permet au lecteur lui-même de conjurer son propre évanouissement dans la mort. Peut-être un espace-temps vertigineux s'ouvrira-t-il à celui-ci. Peut-être s'avisera-t-il du fait que les multiples censures frappant l'oeuvre de l'aède (aventure d'une écriture autant qu'écriture d'une aventure), comme expérience des limites où se joue le destin de la parole humaine, éclairent la dimension politique de toute vraie littérature. Peut-être découvrira-t-il que nul n'est innocent du crime narré dans cet AJIACO. |
RésuméUn roman qui invite à se réapproprier la parole des aèdes disparus pour opposer la vie de ce chant des origines au pouvoir mortifère du Kapitotal. ©Electre 2024 |
Caractéristiques Auteur(s) Éditeur(s) Date de parution
28 septembre 2018
Collection(s)
Signatures
Rayon
Romans français
EAN
9782390070443
Nombre de pages
724
pages
Reliure
Broché
Dimensions
21.0
cm x
15.0
cm x
cm
Poids
500
g
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